Détails concernant le wird et les dhikr présents sur Âme Horizon

Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux.

Cet article a pour objectif de clarifier notre intention ainsi que certains points concernant le « wird » et autres dhikr mis à disposition sur le site Âme Horizon. Voici les définitions de certaines notions telles que nous les entendons et telles que nous les appliquons, par la grâce de Dieu.

La définition du wird

Le maître Ibn’Ajiba donne la définition du wird en disant :

Iqad al-himam, Sagesse 111 : « Seul l’ignorant dédaigne l’effort spirituel quotidien (wird). Les suggestions divines (warid) quant à elles on les retrouve aussi dans l’au-delà. L’effort spirituel sera clôturé, tout comme ce bas-monde. Il (Dieu) attend de toi l’effort spirituel constant et tu attends de Lui l’inspiration divine. Il faut donc, dans un premier temps, s’occuper soigneusement de ce qui est voué à disparaître. Comment peut-on comparer ce qu’Il attend de toi à ce que tu attends de Lui ? »

Le maître Ibn’Ajiba le définit ensuite :

« Le “wird” en langue arabe c’est la boisson et l’abreuvoir (qu’il soit bon ou mauvais) : Dieu utilise ce mot dans le coran (NDT : dans la sourate 11 pour parler de pharaon et de ses notables) : “mais quel détestable abreuvoir !”. Dans le langage de la spiritualité, le “wird” signifie tous les programmes d’adorations et d’invocation que le serviteur s’impose à lui-même ou qui lui sont données par le maître. »

Le « wird » comprend le « dhikr » (évocation). Mais un « dhikr » peut être ponctuel et n’est donc pas forcément un « wird. » On peut citer par exemple les évocations à faire pendant la prière de l’Aïd.

 

Pourquoi avec le « wird » proposé sur Âme Horizon, utilise-t-on utilise le chiffre 100 ?

Dans la Tradition prophétique, nous retrouvons à plusieurs moments des recommandations nous enjoignant à demander pardon à Dieu (istighfār), à prier sur le Prophète (salat 3alayka ya Rassoul Allâh), et attester de l’Unicité de Dieu (Lā ilaha illā Allāh).

Le prophète nous recommande de réciter 100 fois la demande de pardon

D’après Abou Houreira (qu’Allah l’agrée), le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) a dit : « Celui qui dans la journée dit 100 fois “Gloire et louange sont à Allah” aura ses péchés effacés même si ils sont aussi nombreux que l’écume de la mer ».

D’après Abou Houreira (qu’Allah l’agrée), le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) a dit : « Je jure par Allah que je demande pardon à Allah et je me repens auprès de lui plus de 70 fois par jour ».

Dans une autre tradition, il nous enjoint à réciter 100 fois la prière sur lui.

« Celui qui priera sur moi 100 fois par jour sera avec les martyrs le jour de la résurrection » [Tabarani]

Enfin, il y a une autre tradition prophétique disant :

« Quiconque dit 100 fois par jour : “Il n’y a pas d’autre divinité qu’Allah, l’unique sans associé, à Lui la Royauté et la Louange, et il est capable de toute chose”, aura la récompense de l’affranchissement de 10 esclaves, on lui écrira 100 bonnes actions, et on lui effacera 100 péchés ; et personne n’aura une meilleure récompense sauf une personne qui aura accompli plus de bonnes actions que lui ».

Nous voyons que dans cette tradition le nombre 100 aussi est présent, mais cette fois pour la parole « Lā ilaha illā Allāh »

Le nombre 100 trouve donc sa justification dans la tradition.

 

Les maîtres ont utilisé comme méthodologie, dans l’évocation, de faire dans l’ordre : la demande de pardon, puis la prière sur le Prophète et enfin « Lā ilaha illā Allāh ».

En effet, la parole « Lā ilaha illā Allāh » pèse lourd sur la balance. Elle est lourde de sens, lourde de saveurs et permet d’accéder à la réalité divine.

Pour les sages, même dans l’évocation, il y a un cheminement à avoir et à respecter. Pour pouvoir goûter et profiter d’une façon optimale à « Lā ilaha illā Allāh », il faut polir son cœur et se purifier au préalable pour vivre cette parole au mieux et en récolter les fruits.

Après s’être purifié avec la demande de pardon, on utilise le Prophète, paix et prières soient sur lui, comme porte pour pouvoir accéder à Dieu ; en effet sans lui point d’accès à Lui.

Le Prophète, paix et prières soient sur lui, a dit : « Mon intercession en faveur de ceux qui auront commis des péchés majeurs sera exclusivement réservée aux gens de ma communauté. » (Tirmidhi, Abou Dâoûd, Ibn Mâja).

C’est alors que notre interne est suffisamment préparé pour pouvoir réciter la parole lourde et puissante « Lā ilaha illā Allāh ».

 

La transmission des litanies et leurs spécificités

La transmission et son mode ont plusieurs appellations en arabe.

Dans le contexte de la spiritualité :

Idhn c’est-à-dire l’autorisation divine. Cette autorisation est donnée par un maître qui la reçut de son maître, elle concerne le domaine de la spiritualité et de l’excellence (« Ihsan »). Le « Idhn » ne nécessite pas forcément une présence quotidienne auprès du maître. Cette autorisation est très souvent relative aux « adhkar » (pluriel de « dhikr »).

On distingue le « idhn amm » et le « idhn Khass » :

# Le « Idhn amm » est l’autorisation pour l’ensemble de la Communauté, tel que la lecture du Coran ou dans le cas ici présent du « wird » présenté sur le site Âme Horizon.

# Le « idhn Khass » est l’autorisation donnée pour certains membres de la communauté. Il s’agit d’évocations qui ont des particularités en ce qui concerne le nombre et donc en effets. Cela s’adresse à des personnes ayant la maturité pour les faire.

Elle se transmet du cœur au cœur et peut se concrétiser parfois par une autorisation orale.

 

« Al Ijaza » signifie « récompense ». C’est une autorisation de transmission, plus particulièrement une autorisation de transmission d’un enseignement livresque ou de certains principes d’éducation pour ce qui est du soufisme. Il s’agit aussi d’un écrit stipulant qu’un élève est resté auprès du maître et qu’il est un de ses représentants. L’« ijaza » permet à la personne l’ayant reçue à son tour d’enseigner ce pour quoi il a été autorisé.

Néanmoins, il existe certaines autorisations dites de « bénédictions » lorsque le maître voit que le disciple a des prédispositions. Celles-ci ont pour but d’encourager l’élève à poursuivre l’effort dans l’étude. Cette « ijaza » ne donne pas toujours lieu au droit d’enseigner, il s’agit plus d’une filiation.

« Ar Roukhssa » ou « Permission particulière ». Il s’agit d’une permission pour un domaine bien particulier dans La Voie. Certains disciples ont par exemple l’autorisation de lire, dans un contexte bien particulier, une ou certaines invocations spécifiques. Cette permission particulière diffère selon la personne et selon ses spécificités et aptitudes.

 

La Voie « At Tariqa »

At Tariqa al Amma

Il n’y a qu’une voie et c’est la Grande Voie. Celle qui mène à Dieu, la Voie de la Droiture et de l’Obéissance à Ses Ordres. Pour accéder à la grande voie, il faut prononcer l’attestation de foi. Il s’agit de l’Islam. C’est la voie de la félicité.

 

At Tariqa Al Khassa

Qu’on peut appeler la petite voie.

À l’intérieur de la voie droite menant à Dieu, il y a des « raccourcis » adaptés aux particularités de chacun. Ils ont pour source le Prophète, que les prières et les salutations soient sur lui.

Le Prophète a transmis la voie à ses quatre compagnons, à savoir nos maîtres Ali, Omar, Abou Bakr, et Othman, qui avaient tous des typologies différentes. Le Prophète, que les prières et les bénédictions soient sur lui, les a éduqués selon leurs spécificités et leurs particularités.

De ces quatre voies sont issus les « tourouq » (pluriel de « tariqa ») que l’on connaît (Tidjaniya, Chadhiliya, Naqshbandiya, Qadiriya, Ba'alawya etc.). Ces « tourouq » ont été réformées par les sages pour s’adapter au contexte dans lequel ils vivaient. Certains sages ont directement été éduqués par le Prophète, que les prières et les bénédictions soient sur lui, mais le Prophète ne faisait que reprendre en contextualisant l’enseignement qu’il a délivré à un de ses quatre compagnons.

Dans la très grande majorité des cas, l’enseignement se fait par chaine initiatique remontant jusqu’au Prophète.

Pour faire partie de la « tariqa al khassa », il faut s’affilier à un maître éducateur. Cette affiliation se fait par l’intention et avec le cœur. C’est une intention de s’engager à le suivre, à respecter ses enseignements particuliers et écouter ses directives. C’est Dieu qui choisit quel maître correspondra à quel disciple. Cela relève de l’attraction involontaire et se traduit par un contact.

 

La bénédiction et l’accomplissement

« Al Barâkah » : c’est la bénédiction. Elle attire les bienfaits et permet au serviteur d’être épanoui et serein dans sa vie. Elle le pousse à la rectitude.

« At Tarqiyya » : c’est le processus amenant à l’accomplissement. Elle permet au cheminant d’accéder à Son propre Secret et à avoir une connaissance de Dieu beaucoup plus grande qu’une personne du commun. Elle le mène à la rectitude.

 

Le « dhikr » donné ici est un « wird de baraka » (pour la bénédiction, afin de pousser le serviteur à la lumière et à la rectitude) avec un « idhn amm » (autorisation générale) donné pour les gens de la « Tariqa Amma » (Grande Voie) par notre shaykh.

On parle de « wird des croyants ».

La « Tariqa Khassa » auquel nous appartenons comprend à l’intérieur d’elle-même plusieurs « awrad » qui ne sont donnés que par le moqaddem (représentant du shaykh) ou par le shaykh lui-même. Ces « awrad » sont transmises dans des modalités particulières liées au cheminement de chacun.

 

Louange à Dieu, Seigneur des mondes !

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